Bruno Procopio et invités
16 novembre 2019 à 20h / la Boiserie, Mazan

16 novembre 2019 à 20h / la Boiserie, Mazan
Intégrale des Pièces de clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau

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Les Pièces de clavecin en concerts ont été publiées par les soins de Rameau lui-même à Paris en 1741, sous le titre exact de Pièces de clavecin en concerts, avec un violon ou une flûte, et une viole ou un deuxième violon. Il s’agit d’œuvres de sa maturité. Déjà âgé de cinquante-huit ans, Rameau était devenu le grand maître de l’opéra français depuis la création de son premier opéra Hippolyte et Aricie en 1733.

Il s’agit de son unique œuvre de musique de chambre. Ces « concerts » sont parus accompagnés d’un « Avis aux concertants », sorte d’avant-propos programme dans lequel Rameau précise que c’est « le succès des sonates qui ont paru depuis peu, en pièces de clavecin avec un violon », qui l’a encouragé à suivre le même plan. Il songe là vraisemblablement aux Pièces de clavecin en sonates avec accompagnement de violon de Mondonville, publiées vers 1734. Dans cet « Avis aux concertants », Rameau se montre très précis quant à l’organisation des Pièces de clavecin en concerts : « Le quatuor y règne le plus souvent, écrit-il. Il faut non seulement que les trois instruments se confondent entre eux, mais encore que les concertants s’entendent les uns les autres, et que surtout le violon et la viole se prêtent au clavecin, en distinguant ce qui n’est qu’accompagnement, de ce qui fait partie du sujet. C’est en saisissant bien l’esprit de chaque pièce, que le tout s’observe à propos. » On ne peut être plus clair.

Les Pièces de clavecin en concerts constituent une sorte de maillon entre les sonates en trio italiennes ou les trios polyphoniques de Bach, comme la sonate en trio qui clôt L’Offrande musicale, et les sonates pour clavier – clavecin ou piano-forte – avec accompagnement de violon obligé ou ad libitum qui se développèrent considérablement à la fin du XVIIIe siècle, en France notamment. Dans ce genre de compositions où le clavier se taillait la part du lion, l’instrument à cordes se bornait à doubler la mélodie ou à ponctuer les basses. Animé par son expérience de musicien de théâtre, Rameau s’émancipe du cadre forgé par les Italiens et par ses prédécesseurs français et raffine sur les détails. Il compose de véritables trios, car chaque « Concert » est un trio presque symphonique où le clavecin, affranchi de toute fonction polyphonique, devient un instrument soliste à part entière à côté de ses deux partenaires qui lui apportent un lumineux complément de richesse sonore.

Bruno Procopio, clavecin
Patrick Bismuth, violon
Serge Saitta, flûte allemande (traverso)
Myriam Rignol, viole de gambe